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Etude de Sage-Femme


Depuis quelques mois maintenant je suis officiellement Sage-Femme diplômée d'Etat ! Mais comment en arriver là ? Quelles sont les études nécessaires pour faire ce métier ? Comment se passe ces études ? Dans cet article je vous parle de mon parcours, de mon vécu et j'en profite pour vous donner quelques conseils ! Bonne lecture :)

 

Pour pouvoir entrer dans une école de sage-femme et commencer vraiment la formation il faut tout d'abord valider la PACES : première année commune aux études de santé (communément appelé première année de médecine). Il s'agit d'un concours commun à la fac juste en sortant du bac. Cette année est donc commune à plusieurs spécialités : médecine, pharmacie, dentaire, kinésithérapeute et sage-femme ! Le programme varie légèrement selon les facultés mais globalement on a le droit à plusieurs matières plus ou moins passionnantes : biochimie, chimie, anatomie, pharmacologie, biostatistique, biophysique, biocellulaire, étymologie, science humaine et sociale, embryologie, physiologie, santé publique, microbiologie...


Je ne vais pas vous cacher (et vous le savez certainement déjà), la charge de travail est énorme ! Seulement une demie-journée de cours magistraux en amphithéâtre par jour puis des enseignements dirigés (par la fac et/ou par le tutorat), des conférences (par le tutorat et/ou les prépas privées) et surtout des heures et des heures de travail personnel pour emmagasiner des quantités pharamineuses de détails insignifiants mais essentiels car pouvant donner lieu à un QCM (question choix multiples) au concours.


La sélection des futurs soignants se fait donc essentiellement sur la capacité d'apprentissage par coeur et malheureusement comprendre passe parfois après... Le concours est divisé en deux parties, la première à la fin du premier semestre est générale. Elle permet de donner un premier classement global du millier d'étudiants qui passe l'épreuve. La moitié la mieux classée présente une chance de réussir en fin d'année, les autres on souvent trop de retard à rattraper (même si rien n'est impossible bien sur !).


Au deuxième semestre, il faut choisir des spécialités et suivre ainsi des cours supplémentaires selon le nombre de voeux demandés. Il faut également prendre en compte d'éventuels coefficients selon les spécialités qui rendent certaines matières plus ou moins prioritaires dans le planning de révision. 


La majorité des sélectionnés au concours sont "doublants", c'est à dire qu'ils tentaient le concours pour la deuxième fois avec donc un avantage concernant l'apprentissage des connaissances et les méthodes de travail déjà éprouvées mais également le défaut de la fatigue accumulée à la fois physique et mentale. En effet, entre le manque de sommeil, d'activité physique et de loisirs en général, le corps et l'esprit souffrent un peu. Il faut vraiment s'offrir quelques moments de pause, indispensables pour s'aérer la tête sinon on rentre vite dans une routine assez effrayante où on se limite à manger, dormir et travailler... Conseil d'amie :  si la pause pipi devient LA pause que vous attendez avec impatience (c'est du vécu) alors il est GRAND temps de sortir prendre un peu l'air !

 

Une fois le concours validé me voilà arrivée à l'école de sage-femme ! Fini les amphithéâtres de 1000 personnes et place aux salles de classes avec une promotion de 27 étudiantes. C'est parti pour quatre années où nous jonglons entre cours et stages : L2, L3, M1 et M2. 


La pression imposée est très forte, il faut vite se fondre dans le moule et ne pas se relâcher après le concours. Personnellement j'ai vraiment lâché prise en arrivant à l'école et les résultats des partiels m'ont vite filer une belle claque (6 rattrapages sur un total de 9 matières ça fait mal). Les enseignantes ne font pas de cadeaux (et a priori c'est globalement la même chose dans toutes les écoles de sages-femmes), il faut être à fond en stage pour valider nos objectifs et nos évaluations régulières tout en s'adaptant aux sages-femmes qui nous encadrent et aux différents lieux de stages, mais également être à fond en cours (présence obligatoire et retard non tolérés) et trouver du temps pour les nombreux projets de groupe (type exposé de dossier devant la promotion et des médecins), le tout sans accumuler de retard dans les révisions pour les partiels de fin de semestre. 


Au fur et à mesure la proportion de stages augmentent et dès la M1 nous sommes plus souvent en stage qu'en salle de classe (pour mon plus grand bonheur). Très vite nous gagnons en autonomie sur nos lieux de stages et l'apprentissage par la pratique nous plonge dans le métier de sage-femme à vitesse grand V ! Personnellement, j'ai toujours essayé de diversifier mes lieux de stage pour apprendre à mieux s'adapter face à des services et des pratiques par toujours très uniforme. Des grandes maternités aux plus petites, à Nantes, Paris, Tours et même à Nouméa, dans le public et dans le privé, à l'hôpital et en libéral pour mieux cerner ce qui me plait vraiment.


La dernière année (M2) est assez particulière, seulement quelques semaines de cours et beaucoup de travail personnel pour le mémoire avant le départ en stage pendant 5 mois et pour finir par  les épreuves du diplôme d'état. Le mémoire demande un investissement très important en terme de temps de travail. Il faut faire une enquête sous forme de questionnaires, d'analyse de dossier ou d'entretiens. Ensuite, il faut analyser toutes nos données et rédiger un dossier complet. Enfin, il y a évidement une présentation orale de notre travail devant un jury de médecins et de sages-femmes. Après la validation du mémoire, c'est le départ pour 5 mois de stage, un dernier pas vers la professionnalisation avec une autonomie de plus en plus grande.  Même si dans tous les cas, la première garde en tant que sage-femme est toujours vécue comme un plongeon dans le grand bain sans la bouée de secours que représentait la sage-femme encadrante pendant nos dernières gardes d'étudiante.

 

L'apothéose : le diplôme d'état ! Après cinq années (ou six pour les doublants en PACES comme moi) on voit enfin le bout du tunnel et cela semble se concrétiser pendant le stage de fin d'étude. Pas si vite ! En effet, avant de valider notre diplôme quelques épreuves doivent encore être validées. Pendant les mois de stages, il faut reprendre l'intégralité de nos cours des quatre ans d'école et réviser essentiellement : Pédiatrie, Gynécologie et Obstétrique nos trois matières phares qui nous ont suivies tout ce temps mais également l'ensemble des pathologies maternelles qui peuvent affecter la grossesse (endocrinologie, psychologie, hématologie, dermatologie, pharmacologie, cardiologie, neurologie, orthopédie) et des pathologies néonatales bien sûr ! Bref un sacré morceau d'infos à revoir pour être complètement à jour de nos connaissances. Les épreuves du diplôme d'état varient selon les écoles : oraux, écrits, cliniques... A Nantes, nous avons un oral dans chaque matière puis une évaluation clinique dans un service que nous découvrons le jour même juste avant de se rendre au près d'une patiente.


 

Vous l'aurez compris, les études de sages-femmes sont des études difficiles qui nécessitent en investissement très important. Les abandons sont fréquents en cours de cycle et la motivation est indispensable car elle sera mise à rude épreuve. Le métier de sage-femme demande ensuite une grande résistance physique et mentale mais apporte également la grande satisfaction de se sentir utile auprès des femmes dans notre travail de tous les jours.


J'espère qu'avec le temps, les étudiants sages-femmes réussiront, grâce aux associations étudiantes notamment, à améliorer les conditions dans les écoles et sur les terrains de stages pour que les futures sages-femmes arrivent plus sereinement dans la vie professionnelle ! En attendant, pour tous ceux qui souhaite devenir sage-femme ayez confiance en vous et surtout persévérez dans vos efforts ça va finir par payer ;) Maintenant que je suis "de l'autre côté" je m'efforce d'accompagner au mieux les étudiantes que j'encadre car c'est bien sûr à nous les sages-femmes d'améliorer le vécu de nos futures collègues.

 

Voici le lien vers l'enquête nationale sur le bien être des étudiants sages-femmes faite par l'ANESF (association nationale des étudiants sages-femmes) : http://anesf.com/index.php/enquete-bien-etre/dossier-de-presse/

 

Pour finir sur une note un peu plus joyeuse, les études de Sage-Femme c'est bien sur de très belles rencontres avec des amies de promotion (pensées pour mes gadjis du minou) qui offrent des fous rires, de bonnes raisons d'aller prendre un verre en terrasse et la fierté d'être arrivée jusque là ensemble ! La bise à tous :)

Quartier Bouffay entre sagefoufs

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